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Page:Guaita - Rosa mystica, 1885.djvu/130

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fleurs d'oubli


— Fous sublimes, croyons à la Gloire immortelle !
Oublions, en suivant Homère ou Praxitèle,
Que l’Oubli nous assiège, et que Demain nous ment :

Qu’ainsi le Monstre, en notre sein, se suicide
Aux flamboiements de l’Art — comme le grand Alcide
En un linceul de feu, sur l’Oïta fumant !


III


Oui, l’Art est le refuge, et la cithare sainte,
Mieux que l’Opium noir et que la verte absinthe,
Nous peut verser l’ivresse où nous endormirons
Notre cœur flagellé par les futurs affronts.

À nous l’apothéose en des ciels d’hyacinthe !…
Si le divin laurier se dérobe à nos fronts,
Pour créer un Prodige immortel, oh ! jurons
De violer la Muse et de la rendre enceinte !…