Aller au contenu

Page:Guaita - Rosa mystica, 1885.djvu/138

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
128
choses d’art.

Où le bon sens bourgeois ne se reconnaît plus !
Ô labyrinthe des poëtes chevelus !…

Ô labyrinthe éblouissant de pierreries !
Temple où la majesté des Idoles chéries
Rayonne — vierge de tous profanes regards —
Sous des flots bleus d’encens, devant nos yeux, hagards
D’extase !… — Pourquoi pas ? Nous sommes fanatiques,
Nous, héritiers tardifs des bardes romantiques ;
Mais la sérénité sied à notre dédain
Pour le doux rêvasseur au lyrisme anodin :
Le plus humble de nous a des pitiés sans borne
Pour l’inintelligent élégiaque morne
Qui vomit en distique ou soulage en tercet
Son admiration béate sur Musset,
[Ce fils gâté de l’Art, gaspilleur de génie,
Qui, sans rimes, roula des torrents d’harmonie
Dont chaque flot, grossi de nos pleurs, s’est jeté,
Superbe, aux gouffres bleus de l’immortalité !]