Aller au contenu

Page:Guaita - Rosa mystica, 1885.djvu/244

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
234
petits poemes.

Sous ton grand manteau vert, tu sembles immortelle,
Et ton flanc, sans fatigue, est toujours fécondé !

— Mais, ô Maîa, pardonne à ton enfant d’une heure,
Si parfois il s’alarme, et, devant qu’il ne meure,
Fait vibrer jusqu’à toi son concert de sanglots ;
Quand le travail le brise, ou que le spleen l’obsède,
Il appelle à grand cris la Nourrice à son aide,
Et vers elle ses pleurs roulent comme des flots :

Tu lui réponds alors, ô douce, ô tendre mère :
— « Pourquoi noyer ton cœur dans la détresse amère ?
« De mon calme fleuri contemple la splendeur !
« Vois mes lacs bleus ! Vois mon ciel bleu ! Vois mes mers vertes
« Les routes du bonheur, mon fils, te sont ouvertes :
« Deviens farouche et grand en voyant ma grandeur !

« Sous la voûte de mes forêts silencieuses
« Perds-toi ! Je sais guérir les âmes soucieuses…