Page:Guaita - Rosa mystica, 1885.djvu/46

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
36
rosa mystica

vers[1] d’un beau style, mais d’une constante gravité confinant au lugubre.) Et j'aurais vraiment la plus mauvaise grâce du monde à lui en faire un grief, d'autant que le poème des « Étoiles éteintes » est un morceau hors de pair, prédestiné aux futures anthologies.

Uniformément triste aussi — et funèbre parfois — l'œuvre de M. Guy Valvor[2]. À vrai dire, par quelques côtés, ce poète touche à Sully, mais il a lu les « Fleurs du Mal », et peut sembler, à de rares pages, un cousin plus civilisé de Tristan Corbière. — D’aucuns ne l'ont vu qu'avec peine introduire en poésie des préoccupations humanitaires, flageller Tartuffe, et pleurer le destin de l'éternel Jacques Bonhomme ; mais la fougue d'un lyrisme sincère sauve la banalité de ces déclamations. — Pourquoi veut-il être brutal, lui qui pourrait être fort ? S’il chante, sa voix est juste : regrettons qu'il s'obstine à crier trop souvent. L' « Hymne à Pluton, » néanmoins, et l' « Introït à la Messe Noire » sont de curieux morceaux.

Puisque nous en sommes à la messe noire, je m'en voudrais de ne point louer ici le « Werchessesburg »

  1. La Jeunesse pensive.
  2. La Chanson du pauvre homme. — Rêves et Rêveries.