de M. Zénon Fière : voilà une légende macabre d'une belle et sauvage horreur, conforme aux traditions qui nous viennent du moyen âge. Ce n'est plus le « fantômatique » en gibus, et parfois en bonnet de coton, où se complaît M. Rollinat !… Le talent prodigué dans cette plaquette — une fantaisie passagère d’artiste — fait bien augurer d’un livre de poèmes plus subjectifs que nous doit M. Fière.
Je ne cherche point de transition pour en venir à M. Anatole France — un esprit doctement éclectique et curieusement exquis, de la famille des Sainte-Beuve et des Renan.
Si, par le choix des sujets, il peut rappeler Leconte de Lisle ; si son style sobre et d’une extraordinaire pureté fait songer au style de Sully Prudhomme, — il faut noter que France descend, en droite ligne, de Racine et de Chénier. (N'a-t-il pas rejeté dans son chef-d’œuvre « les Noces Corinthiennes » tous les éléments de forme artistique qu'il avait, en ses « Poëmes dorés », empruntés à l'école de 1865 ?) Or, sa glorieuse