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préface

ces pages d'où s'exhale une fraîche odeur de virginité païenne et de chastes amours flétries. On sent, à lire les « Noces Corinthiennes, » que l’historien s'efforce de rester impartial, dans ce récit épisodique des grandes luttes religieuses ; mais le poète et l'artiste demeurent impuissants à dissimuler leur préférence — éternellement acquise à l'immarcessible beauté dont la Vénus Aphrodite a décoré ses enfants !

Sous nos climats de brume et nos pâles soleils, un autre poëte également passionné pour l'art grec, M. Armand Silvestre, a chanté les grandes déesses au corps marmoréen, et l'azur monochrome des ciels attiques.

Mais gardons nous qu'un rapprochement dégénère en confusion : A. France, pour qui le monde extérieur n'est qu'un décor, vit dans le domaine de la Pensée ; — Silvestre se pâme éperdûment devant la splendeur des Formes. Ne demandez à celui-ci ni l'intelligence profonde des symboles, ni la synthèse morale d’une époque ; c'est en vain qu'en son œuvre vous chercheriez ce qui n'a point trait à la beauté physique, charnelle ; au