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rosa mystica

plus que le glorieux lutteur qu'on sait ; le sceau de la prédestination décorait son front de jeune dieu : il prouva sa divinité par de nombreux miracles. « Hespérus », ce poëme rayonnant de toutes les splendeurs de l'illuminisme Swedenborgien, est unique dans notre langue. Là, Catulle Mendès est grandiose dans le mysticisme ; ailleurs, il est beau de mâle énergie : Ses « Contes Épiques » font de lui, parfois, un émule de Leconte de Lisle. Ses « Lieder » sont d'un charme félin et d'une perverse innocence vraiment irrésistibles . — Que dire encore ? Il a parcouru toutes les notes du clavier ; mais d'un clavier à lui, au timbre imprévu, puissant et mièvre. Assimilateur prodigieux, M. Mendès parait un sphynx réalisateur de toutes les antinomies ; sa personnalité est une énigme, que nous constatons sans prétendre à la résoudre.

M. Émile Michelet — un inquiétant et fluctuant poëte qui semble un peu son neveu — s’est révélé plus pénétrant que nous. Il a fait, tour à tour, en une estimable étude, l'analyse et la synthèse des facultés complexes du maître. M. Michelet, comme M. Darzens, — esprits curieux en qui se marient un peu des charmes équivoques de Mendès et de Baudelaire, seraient capables d’une œuvre personnelle, mais devraient se sous-