Aller au contenu

Page:Guaita - Rosa mystica, 1885.djvu/87

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
77
l'autre nuit.

— On ne cueillerait plus de lys ni d’asphodèle
Pour orner les autels ou fleurir les tombeaux !
— Toute Espérance irait, éparse par lambeaux,
Se dissoudre sous l’herbe avec la chair humaine !
— Adieu les Inspirés qu’une Voix d’en haut mène
Par l’hostile univers — débiles et puissants !
— Adieu le temple ! Adieu les nuages d’encens
Hantés de visions mystiques !…
La Détresse
Invincible étreignait la Terre pécheresse :
Non point qu’elle pleurât le ciel désert, les dieux
Chassés par un mortel des séjours radieux…
Mais l’Homme avait compris, plus tremblant et livide,
Que Satan n’est pas mort, que l’Enfer n’est pas vide !


Avril 1884.