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Page:Guaita - Rosa mystica, 1885.djvu/86

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L'autre Nuit


L’autre nuit, j’ai rêvé que les dieux étaient morts.
Toute foi s’écroulait : (Sans crainte et sans remords,
Un grand savant, par des calculs mathématiques,
Ayant prouvé le vide au sein des cieux antiques,
— Et le néant du songe où s’égarait en vain
Notre esprit, assoiffé de mystère divin.)
On voyait, par les jours et les mornes nuitées,
Sangloter les chrétiens, et pâlir les athées,
Et les juifs polluer de cendres leurs cheveux…

— Nul Être qu’on craignît ne dirait plus : « Je veux ! »
Par la bouche d’un prêtre, à la foule infidèle !