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Page:Guaita - Rosa mystica, 1885.djvu/97

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ΑΝAΓΧH.


Loin du clocher natal, et des merles siffleurs
Qui ne veulent pas qu’on oublie,
Loin des bois, loin des prés, loin des sentiers en fleurs
Où se promenait ta folie,

Prenant le deuil austère et saint, pour expier
Ce crime : — avoir bu le calice
Que repoussait Jésus tremblant, sous l’olivier —
La coupe amère du supplice,

Aux genoux d’un vieillard qui posa sur ton front
Son doigt étoile d’émeraude,
Tu renias, saignant encore sous l’affront,
La volupté fertile en fraude.

Sacré prêtre, nanti d’un triple bouclier
De foi, d’amour et d’espérance,
Tu t’en revins, sans peur, au hameau familier,
Berceau fleuri de ta souffrance.