les verts tamarins.
Là, sous l’œil indulgent des Esprits souterrains,
Les Morts, comme au retour des saisons ordinaires,
Guidant un peuple vain d’aides imaginaires,
Dans une glèbe obscure ouvraient de lents sillons,
Et de leurs bras, armés de fouets et d’aiguillons,
Poussaient des bœufs courbés sous le joug des charrues.
D’autres ombres, ainsi qu’au temps des hautes crues,
Entre des murs de glaise endiguaient des canaux ;
Et d’autres, pas à pas, dans les champs infernaux
Semaient le grain trié des récoltes futures,
Ou, de l’aurore au soir, parmi les gerbes mûres
Que les faucilles d’or striaient d’éclairs ardents,
S’avançaient sous l’abri des lourds épis pendants,
Et moissonnaient en paix des blés de sept coudées.
Tel, au centre indécis des terres fécondées,
Neb-Seni, sans repos foulant le sol des Dieux,
Joint son labeur funèbre aux labeurs des aïeux.
Il laboure, ensemence et rompt son corps robuste
Aux travaux accomplis depuis que l’Ordre auguste
Fit germer l’univers terrestre et dans les vents
Frissonner l’âme éparse au sein des blés mouvants.
Ainsi toujours plus pur et parcourant sans trêve
L’invisible existence et la nuit d’où s’élève
L’âme de l’Osiris vers les divers sommets,
Neb-Seni triomphant, semblable désormais
Au Dieu momifié des cités funéraires,
Vainqueur du mal, de l’ombre et des Esprits contraires,
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