Page:Guerne - Les Siècles morts, I, 1890.djvu/129

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Comme un astre levant apparaît à Ro-sta.
Muni du vautour d’or, du Livre que dicta
L’Ibis intelligente aux scribes des archives,
Il frappe au palais noir dont les chambres massives
Recèlent, au milieu du Tribunal sacré,
La nocturne splendeur d’Osiris Oun-nowré.


III

Au cœur de l’Amenti, la Maison colossale,
L’infaillible Demeure ouvre sa grande salle
Que soutiennent, debout à ses extrémités,
Deux piliers de granit, aux troncs peints et sculptés
De rameaux élancés et de tiges grimpantes,
Et dont les chapiteaux font, au ras des charpentes,
Fleurir, dans la hauteur, des coupes de lotus.
L’entablement doré mêle à des urœus
L’hiéroglyphe peint de la flamme et le signe
De la Vérité sainte ; et sur la même ligne
Shou, de ses bras tendus, couvre les Yeux vermeils.
Et plus bas, accroupis sur la frise et pareils
A des monstres hideux, muets, guettant leur proie,
Les Juges infernaux dont le regard flamboie
Dressent des fronts humains, des mufles, de longs cous,
Des profils d’éperviers, d’ibis et de hiboux
Et des gueules en feu, rouges d’ardente écume.
Mais seul, près de l’autel que l’encens bleu parf