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PRÉFACE

elle l’adore sous toutes les formes et sous tous les noms. La vie et la mort de l’homme sont assimilées à l’existence même du soleil. Il naît au jour avec le soleil, parcourt ses phases lumineuses, disparaît avec lui dans le ciel inférieur, et, justifié, presque divinisé, ressuscite avec Horus à l’horizon du matin.

Le Livre des Morts, dont les exemplaires complets ou des fragments se retrouvent à côté de chaque momie, est un recueil d’hymnes, d’incantations, de formules conjuratoires, une sorte de rituel funéraire, ainsi que l’a appelé Emmanuel de Rougé, où la vie d’outre-tombe du défunt, assimilé à Osiris, est retracée tout entière, depuis le moment où, pénétrant dans « la Divine Région inférieure, » l’âme paraît devant les Dieux, jusqu’à celui où, après avoir accompli les travaux ordonnés et avoir été jugée digne de la béatitude suprême, elle accomprgne, réunie à son corps, la barque du Soleil et « opère toutes les transformations désirables. » Le chapitre CXXV, avec sa vignette peinte, est particulièrement intéressant. Il contient ce que Champollion a nommé la confession négative. Le défunt se glorifie du mal qu’il n’a pas fait pendant sa vie. C’est une exposition de la haute morale pratiquée dans l’ancienne Égypte. La traduction que M. Paul Pierret, le savant conservateur du Musée Égyptien du Louvre, a donnée du Livre des Morts, a surtout servi à l’auteur pour le poème intitulé l’Amenti.

Une autre partie des Siècles morts est consacrée à la littérature avestique. La lutte d’Ahoûra-Mazdà (Ormuz) et d’Agro-Mainyous (Arhiman) est indiquée dans les