Page:Guerne - Les Siècles morts, I, 1890.djvu/180

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Iahvé-Zebaoth lui parle dans les nues ;
Et les songes d’en haut planent sur son sommeil,
Et font se réfléchir les choses inconnues
Au fond de son œil clair, comme un miroir vermeil.

Que le Roi soit béni par vous qui gardez l’Arche,
O Race d’Aharon, ô race de Lévi,
Puisque devant son Dieu le Roi se lève et marche,
Tel qu’un pasteur prudent par son troupeau suivi !

Élohim, son espoir, autour de lui déploie,
Ainsi qu’un pavillon, la splendeur des cieux purs,
Et fait s’épanouir, dans la paix et la joie,
La Tige de David, pour les siècles futurs.


LES VIEILLARDS.

Heureux qui, satisfait et s’asseyant à l’ombre
De l’odorant verger que son père a planté,
Dans le repos du soir compte ses jours sans nombre
Et revit à jamais dans sa postérité !
Heureux qui, vers la fin du chemin rude et sombre,
Voit, ainsi qu’Iaqob, pulluler ses enfants
Et les fils de ses fils bénis et triomphants !

Heureux qui voit errer, parmi les hautes herbes,
Tendant leurs cols poudreux vers l’eau des puits épars,
Par milliers ses brebis et ses taureaux superbes ;
Celui qui, dans ses champs fermés de toutes parts,