Page:Guerne - Les Siècles morts, I, 1890.djvu/181

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Aux bras des serviteurs voit déborder ses gerbes !
Mais plus heureux le cœur où fut enraciné
Le Lis de la Sagesse, et qui l'a moissonné !

Dans le sein des vieillards la sagesse est pareille
Au raisin mûrissant sur les ceps d’En-guédi.
Tel est un fruit tardif où s’enivre une abeille,
Telle une source au creux d’un volcan refroidi.
C’est la vierge sans tache et la femme qui veille,
L’irréprochable épouse, au cœur limpide et bon,
Dont l’époux est plus pur que les lacs de Heschbon.

L’âge a ridé nos fronts et dépouillé nos têtes ;
Mais, témoins des vieux jours et des temps d’Israël,
Nous frémissons de joie, en guidant pour les fêtes
Le peuple des tribus vers un unique autel.
Schilo ! comme une veuve, au fond de tes retraites,
Pourquoi pousser encor tes sanglots superflus,
Quand ton gémissement ne s’entend déjà plus ?

La main du Très-Puissant exaltera la corne
Du Roi sage. Son cœur est comme une arche d’or
Que la prudence habite et que la justice orne.
Sa douceur est un puits ; son conseil, un trésor ;
Sa gloire resplendit sur la terre sans borne ;
Et la terre attentive, en un frisson pieux,
Ecoute sa parole et la reçoit des cieux.


LES INTENDANTS.