Page:Guerne - Les Siècles morts, I, 1890.djvu/202

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Or Ierouschalaïm est déserte ; son mur
Incendié ; ses fils, nourris de porc impur,
Parmi les étrangers errent au bord du Fleuve.
Iahvé, restant sourd et n’ouvrant point ses yeux,
A rompu l’alliance et refermé les cieux ;
La Tige de Ziôn a séché dans l’épreuve.

Seul de son peuple, à l'heure où le soir qui descend,
Comme aux jours du Malheur, teint de pourpre et de sang
Les oliviers sacrés et les vieux térébinthes,
Le Nabi, sous la cendre abjecte, le front ras,
Vers le Vengeur antique a levé ses deux bras
Et, pleurant, s’est assis devant les Portes saintes.