Page:Guerne - Les Siècles morts, II, 1893.djvu/102

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Le cours inviolé du fleuve vagabond
Roule leurs corps unis vers la mer sans souillures,
Et leur beauté repose en un tombeau profond.

Le flot baisera seul les vierges chevelures
Et seul de longs varechs enchaînera les mains
Des compagnes des Forts, mortes libres et pures.

Car, méprisant la vie et les effrois humains,
Elles ont au serment fait l’holocauste unique
Et livré leur dépouille à la foi des hymens.

Et la Gloire est fidèle au trépas héroïque.