Page:Guerne - Les Siècles morts, II, 1893.djvu/127

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SCHEMOUËL-BÈN-MIKAH.

Hanan-bèn-Onia, ton cœur lâche est plus vide
Que le trou qu’un enfant creuse en un sable avide.
Ta parole entendue est comme un vent mauvais
Et les cieux sont témoins du Dieu que tu bravais.
Moi, le sombre gardien de la Loi manuscrite,
Je sais que, las d’attendre, Adonaï s’irrite,
Et que l’impiété, l’outrage et l’abandon
Ont en un lac de sang changé l’Eau du Pardon.
Tout croule. O vieilles mœurs ! ô vieilles lois ! Toi-même,
De quel nom réprouvé, de quel nom de blasphème,
Hanan, te nommaient donc ceux qui parlaient ici ?
Quel poison versaient-ils en ton cœur endurci,
Lorsque, sortant du Temple, à l’heure où la prière
Meurt devant le Très-Haut dans une ombre dernière,
Près de ton seuil impur j’entendis leur vain bruit
De rires et de chants troubler l’air de la nuit ?
Mais je viens, rude et tel qu’aux jours expiatoires
Éliyahou vengeur, surgi des gorges noires,
Exhaussait sa stature et d’un geste brutal
Chassait comme des chiens les prêtres de Baal.


LES JEUNES HOMMES.

Ta parole, ô vieillard, est certes plus lugubre
Que le cri du hibou dans un porche abattu.