Page:Guerne - Les Siècles morts, II, 1893.djvu/150

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O douleur ! ô regrets amers ! La mort clémente
N’a pas avec ton âme emporté ton amante.
Si tes Dieux paternels n’ont point trahi ta foi,
(Puisque les miens, hélas ! ont détourné de moi
Leur prunelle odieuse et leur bouche jalouse),
Je confie à tes Dieux ta gloire et ton épouse.
Je ne suspendrai point à leurs autels pieux
Les guirlandes de fleurs ou les myrtes joyeux ;
Mais j’offrirai, captive, à l’urne cinéraire
La libation triste et l’onde funéraire.

Parmi les guerriers morts, aux champs d’ombre et de paix,
Où l’immortel laurier croît près du Fleuve épais,
Accueillez, ô Puissants, le Héros solitaire