Page:Guerne - Les Siècles morts, II, 1893.djvu/172

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Hérodès Antipas est vieux. La forteresse
Où le Tétrarque rêve aux périls inconnus,
La rude Mackhœrous à l’horizon se dresse.

Antipas est farouche et les jours sont venus
Où vainement, le soir, Hérodias lascive
Fait voltiger la soie autour de ses flancs nus.

Le vieillard est muet. Il contemple la rive
Sinistre et le miroir blême où la Mer de Sel
Réfléchit un ciel bas dans une eau corrosive.

Un plus acre souci, rongeant son cœur mortel,
Trouble l’obscur effroi de ses nuits désolées,
Et son désir tardif est amer comme un fiel.