Page:Guerne - Les Siècles morts, II, 1893.djvu/179

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


Voici le Fils royal qui délivre et gracie ;
La Tige de David fleurit dans sa beauté
Et l’Univers heureux voit naître son Messie.

Comme un parfum lointain par les vents apporté,
Son souffle inattendu verse une ivresse neuve
Aux ascètes élus, priant en liberté.

Son bras sera l’appui du juste dans l’épreuve,
Et le trésor du riche épanchera ses flots,
Comme un canal rempli, sur le pauvre et la veuve.

Et tu verras alors, Ziôn, en tes enclos,
Les frères, dans l’amour, la justice et la joie,
Partager l’héritage en choisissant leurs lots ;

Et le cohène avare, abandonnant sa proie,
Distribuer la graisse et les meilleurs morceaux
Du sacrifice offert sur l’autel qui flamboie.

Et les mères riront aux enfants des berceaux,
Et ce seront les temps prédits par les Prophètes
Quand le Vengeur divin marchera sur les eaux ;

Lorsque le grand Messie, au bruit des chants de fêtes,
Dans les vieilles cités entrera comme un roi,
Sauvant et bénissant les foules stupéfaites.