Page:Guerne - Les Siècles morts, II, 1893.djvu/196

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L’ombre du style étroit fuit vers la sixième heure.

Deux vieillards sont assis sur la pierre qu’effleure
Le soleil printanier de Nisân. Devant eux,
Semé de noirs débris et de haillons douteux,
Un dur chemin, cerné de croulantes clôtures,
S’enfonce et va se perdre au Champ des Pourritures,

Et ces deux grands vieillards, pleins de la majesté
De ceux qui sans erreur ont toujours respecté
Les Schabbaths et la Loi, le jeûne et les pratiques,
Sont justes et soumis aux coutumes antiques.
Nul souffle extérieur, nul poison odieux
N’a troublé l’eau du vase où buvaient leurs aïeux,