Page:Guerne - Les Siècles morts, II, 1893.djvu/209

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Le vent propice et doux, depuis Thessalonique,
Hâta le cours heureux du voyage accompli,
Et l’écume du port d’une blanche tunique
Revêt la poupe ronde au gouvernail poli.

Toi qui, longeant la côte aux anses incertaines,
De l’Euripe perfide oublias les dangers,
Vaisseau qu’un Dieu sans doute a guidé vers Athènes,
Quel Juif débarque ici parmi tes passagers ?

Des villes et des monts, d’Égypte et de Syrie
Jusqu’aux cités d’Hellas, son peuple détesté
Essaime, et sans amour, sans art et sans patrie,
Au prix de la matière estime la Beauté.