Page:Guerne - Les Siècles morts, II, 1893.djvu/220

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

e,
Lava toute souillure et racheta le monde,
A qui soit gloire, honneur, louange. Ainsi soit-il !

J’ai relevé la tête au fond de mon exil
Et j’ai vu devant moi surgir le Fils de l’Homme.
Ses cheveux de lumière étaient rayonnants comme
La neige blanche sur un faîte étincelant.
Ses pieds polis luisaient sous son vêtement blanc
Comme l’airain sortant d’une fournaise ardente,
Et sa voix grave était comme la voix grondante
Des grandes eaux battant des rocs irréguliers.
En cercle autour de Lui brillaient sept chandeliers
Illuminant son front de leurs clartés sans voiles,
Et dans sa forte main scintillaient sept étoiles,
Tandis que de sa bouche un glaive à deux tranchants
Comme hors du fourreau menaçait les méchants.

Il dit : — Moi, le Vivant des siècles, je me dresse
Dans la nue, et ma droite altière et vengeresse
Tient les clefs de la Mort et les clefs du Scheöl.
Et voici que, les temps accélérant leur vol,
Du suprême avenir roulent les portes closes.
Regarde, vois, comprends la vision des choses,
Afin que rien n’échappe et que tout soit écrit
En vérité parfaite au Livre de l’Esprit,
Et que, le dévorant, tu l’ouvres et le lises
Aux sept Anges qui sont Pasteurs des sept Églises. —

Ange d’Éphèse, entends ! Prête l’oreille, ô toi