Page:Guerne - Les Siècles morts, II, 1893.djvu/222

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Malheur au sourd, malheur au coupable têtu
Qui, bouchant son oreille, hésite ou persévère !
Car se levant enfin, le Justicier sévère
Marque d’un signe noir les portes et les murs.
Et son heure est prochaine et les siècles sont mûrs.


II

Et le haut firmament s’entr’ouvrit. Une forme
Éblouissante, ainsi qu’une émeraude énorme,
Sur un trône d’or pur siégeait dans l’arc-en-ciel.
Et vingt-quatre vieillards, près du Trône éternel,
Comme un peuple à genoux qui vénère et s’incline,
Heurtaient de leurs fronts blancs une mer cristalline
Dont les flots sans murmure et jamais obscurcis
Réfléchissaient le trône où l’Être était assis.
Et parmi les éclairs, aux lueurs de sept lampes,
Autour du vaste trône allongés sur les rampes,
Quatre animaux, géants, étranges, radieux,
De six ailes couvrant leurs corps constellés d’yeux,
A la voix des vieillards mêlaient leur voix sonore,
Et de l’aurore au soir et du soir à l’aurore
Chantaient l’hymne mystique et sans, fin répété :
— Saint ! Saint ! Saint le Très-Haut dans son éternité ! —

Et dans la main de Dieu je vis le Livre insig