Page:Guerne - Les Siècles morts, II, 1893.djvu/236

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es,
Chair des chevaux et chair des cavaliers ! Venez,
Aigles, vautours, corbeaux, par essaims acharnés
Au grand banquet de Dieu choisir vos nourritures ! —

Et dans l’effroi prédit des batailles futures,
J’ai vu Gog et Magog se ruer et s’enfuir,
Dans l’étang sulfureux les Rois s’évanouir,
Avec son faux prophète et toute son armée
S’engouffrer l’Antéchrist dans la mer enflammée
Et le Dragon rompu descendre, en se tordant
Sous des liens en feu, dans l’enfer plus ardent.

Victoire ! Il est scellé sous le sceau millénaire.
Et le monde renaît et le Christ régénère
Les Morts du Témoignage à leur premier réveil.
Heureux ! car ils verront comme un rayon vermeil
L’aube de la Justice emplir les mille années
Et, dans l’avènement des races fortunées,
Jésus compter les siens et faire en vérité
Du règne de mille ans fleurir la majesté !

Et le Victorieux, l’Agneau qui sur ses traces
A des derniers vivants traîné les sombres masses,
C’est le Vrai, le Fidèle et le Verbe de Dieu.
Silence !

                   Alors le ciel s’ouvrit par le milieu.

Tout disparaissait, terre, abîme, imm