Page:Guerne - Les Siècles morts, II, 1893.djvu/27

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Loin de la terre antique où, depuis dix années,
Nul d’entre eux n’a revu ses demeures ornées,
Les chefs et les soldats, fantassins, cavaliers,
Phalangites épais, porteurs de boucliers,
Gardes, archers crétois, hétaeres, Agrianes,
Au delà de l’Hydaspe et des marches Persanes,
Ont suivi le Héros, fils d’Ammon, et foulé
Le sol mystérieux de l’Empire écroulé.
Ils ont franchi les flots : des berges du Granique,
L’aigle de Macédoine a semé la panique
Jusqu’au fond des palais où le bruit et l’effroi
N’avaient jamais troublé le repos du Grand Roi.
Babylone a frémi dans ses temples énormes,
Et les Dieux inconnus, aux monstrueuses formes,
Ont tressailli d’angoisse en voyant, par les airs,