Page:Guerne - Les Siècles morts, II, 1893.djvu/68

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Fut d’un œil bienveillant accueilli par les Dieux,
        O temples, demeure royale,
        Que sur la pourpre triomphale
        Le Roi pose un pied glorieux !
Salut, Héros vengeur, par qui tombe et flamboie
La ville aux murs noircis, que tu domptas enfin !
O toi qui labouras avec le soc divin
        La terre impudique où fut Troie !






Telle jadis Argos louait les chefs vainqueurs ;
Tels, de la lyre grecque accompagnant les chœurs
Et réveillant l’écho des strophes héroïques,
Rangés de place en place au long des blancs portiques,
Ou par bandes errant de quartier en quartier,
Des chanteurs annonçaient dès l’aube au peuple entier
La gloire et le retour du divin Ptolémée.

La Porte du Soleil est béante. L’armée
S’ébranle ; et par le porche énorme et large ouvert,
Sous les voiles flottants, sous le feuillage vert,
Sous les guirlandes d’or, au loin, la Grande Rue
Droite, dallée en marbre, immense, est apparue.

Tout un peuple de Dieux, de Héros et de Rois,
Érigé sous l’abri des exèdres étroits,
Dans une profondeur blanche de trente stades,