Page:Guerne - Les Siècles morts, II, 1893.djvu/76

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Bérénice au beau sein l’invite au lit prospère,
Irréprochable épouse et cœur sans trahison,
Tandis que ses enfants, semblables à leur Père,
Attentifs et nombreux, veillent sur la maison.

L’île qui l’a nourri, Kôs, aux riches cultures,
L’a salué naissant, lorsque sa mère en pleurs,
Priant Ilythia qui brise les ceintures,
Dans l’allégresse sainte oubliait ses douleurs.

L’aigle de Zeus, volant dans les hautes nuées,
De favorables cris les émut par trois fois.
Tu règnes sur l’Egypte où les eaux refluées
Des canaux fécondants débordent les parois.

Cent pays sous ton joug inclinent leurs peuplades,
Le rude Karien, l’Arabe belliqueux ;
Et sur la vaste mer les brillantes Cyclades
Ouvrent leurs ports d’azur à tes vaisseaux rugueux.

La richesse abondante en ta noble demeure
N’est point le vain trésor qu’enterrent les fourmis.
Elle coule, s’épanche, et la part la meilleure
Ruisselle autour de toi sur les guerriers amis.

Et nul Aède aussi, dans les jeux ou les fêtes,
Chanteur harmonieux, n’a charmé les échos,
Sans qu’un royal présent, doux aux Muses parfaites,
N’illustrât l’art subtil des rhythmes musicaux.