Page:Guerne - Les Siècles morts, II, 1893.djvu/85

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Dans la Vérité sainte accomplissant leur tâche,
Les Rois religieux vivaient ; puis tour à tour,
Conquérants pleins de gloire ou bâtisseurs de temples,
Aux héritiers futurs léguant de grands exemples,
Dans le tombeau scellé s’endormaient à leur jour.

Et moi, prêtre, pareil aux scribes archivistes,
Sur le papyrus souple, avec un fin pinceau,
Des générations j’ai retracé les listes
Et sur l'ordre royal posé le dernier sceau.
Et le vieillard, ô fils des sages ! qui vous livre
La connaissance occulte et le secret du Livre,
Déchiffrant les parois, suivant l’obscur sillon,
Sous le Dieu Philadelphe écrivit les chroniques
Des mémorables temps, en lettres helléniques,
Présent de Toth lui-même à son frère Apollon.






Il dit. Phoibos guidait le char d’or qu’il dirige
Vers l’étable marine où plongeait le quadrige.
La nuit naissante errait dans les cieux assombris,
Et les lointaines voix, et les chants et les cris,
Les acclamations, les hymnes poétiques
Expiraient vaguement dans l’ombre des portiques.
La nuit mystérieuse errait. La mort du jour
Teignait d’un sang rosé les marbres du pourtour ;