Page:Guerne - Les Siècles morts, III, 1897.djvu/100

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Aube à peine flottante au fond des mornes cieux,
Fille du songe obscur où s’attardaient les Dieux,
           Elle émergea de l’ombre antique,
Lente, grave, pareille au premier rayon d’or
Qui, lorsque dans la nuit le vallon gît encor,
           Hésite au faîte d’un portique.

La Terre, ivre d’amour, d’allégresse et d’espoir,
Quand, moins farouche enfin, blanchit l’horizon noir,
           Frémit, sachant qu’Elle était née,
Frémit comme une vierge heureuse en s’éveillant
De saluer la jeune aurore, au seuil brillant
           De la nuptiale journée.