Page:Guerne - Les Siècles morts, III, 1897.djvu/114

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aux lecteurs, ce deuxième volume est moins hiératique et plus humain. Les idées, dont beaucoup sont encore les nôtres, y sont indiquées ; les problèmes que nous tenions toujours de résoudre y sont posés. L’homme a pris conscience de lui-même et ses Dieux sont des émanations de son âme. La vie, un instant illuminée, s’assombrit ; la mort découvre les abîmes de feu et les vengeances éternelles ; mais l’espérance immortelle descend de l’Empyrée et s’assied en souriant sur les tombeaux.

Ces deux volumes préparaient le dernier essai que le poète publie aujourd’hui. L’ORIENT CHRÉTIEN complète LES SIÈCLES MORTS. lien retrace h dernière période ; il marque l’aboutissement dans l’histoire des religions orientales. On s’étonnera peut-être que le poète n’ait pas consacré à Byzance des poèmes plus importants. Certes, il eût été bien tentant défaire revivre dans le cadre étincelant des mosaïques, dans l’intérieur des palais mystérieux, dans la chaude atmosphère des basiliques tumultueuses, dans les cirques et dans les forums ensanglantés, ces empereurs théologiens, ces impératrices ambitieuses ou débauchées, ces eunuques tout-puissants, ces barbares éblouis, ces impérieux évêques, ces populaces ondoyantes et rétives qui furent les personnages d’une longue et éclatante tragédie. Un volume entier eût été nécessaire, et l’auteur a se borner, se rappeler qu’il avait dans ses précédents ouvrages abusé des descriptions, et que le drame qui dominait ce livre était celui qui se jouait dans les consciences : la tragique opposition du Christianisme vainqueur et du paganisme mourant. La lutte dure encore entre d’autres systèmes