Page:Guerne - Les Siècles morts, III, 1897.djvu/141

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er profond,
Des fruits, du lait, des noix, de l’eau pure, une chèvre.
Cela suffit ! Les Dieux sont satisfaits et font
Un accueil favorable à de tels sacrifices !
Viens. L’église chrétienne, au sommet du coteau,
Répand dans l’air vibrant le signal des offices.
Vénérable, écrasé sous l’or de son manteau,
Une mitre de lin couvrant ses nobles tempes,
Devant l’autel, où luit le cercle ardent des lampes,
Un vieillard, un Évêque est debout. Tu verrais,
Dans leur pompe bénie et leur majesté sainte,
De l’holocauste pur les augustes apprêts.
Tout un peuple en prière, à genoux dans l’enceinte,
De la main du Pontife accepte avec ferveur
Une miraculeuse et blanche nourriture,
Et le sang du mystère est celui du Sauveur.
Festin céleste ! Dieu livre à sa créature
Avec sa propre chair le pain d’où vont sortir
L’espérance éternelle et le salut suprême !
Il choisit pour autel le tombeau d’un Martyr,
Et la victime offerte, ô Jésus, c’est toi-même !


PARMÉNAS.

J’ignore les grands Dieux, Zeus, Poséidon, le lien,
Moi qui ne sais prier que les Dieux des campagnes,
Pan aux jambes de bouc, Hermès qui de mon bien
Marque la borne, et ceux qui font sur les montagnes
Croître une herbe nouvelle où je pais mon troupeau.
Parfois, j’ai vu bondir les Nymphes chasseresses,