Page:Guerne - Les Siècles morts, III, 1897.djvu/148

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I

Lasse d’un siècle impur et d’un monde pourri,
La Syrienne ardente, impie et débauchée
A relevé vers Toi son cœur endolori ;

Par ta grâce soudaine, ô Christ ! enfin touchée,
La belle courtisane, aux yeux pervers, a cru
Que le sein du Pasteur la tiendrait bien cachée.

Le sang marqua la route où ses pieds ont couru,
L’épine en fut rougie et la ronce en fut teinte ;
Et l’effroi du désert autour d’elle est accru.

L’eau des bassins la pleure en une lente plainte
Et la rose inutile agonise à son seuil
Où les Désirs errants penchent leur torche éteinte.