Page:Guerne - Les Siècles morts, III, 1897.djvu/147

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Tremblez ! Et cependant, vêtu d’humaine chair,
Hôte d’un corps mortel, ô peuple impie et cher,
Elisant parmi tous la race qui chancelle,
Outragé, flagellé, meurtri, je viens vers elle
Unir à ses douleurs le sang que j’ai versé.

Une pitié divine emplit mon cœur percé.
Inutile trépas, puisque la cicatrice
Ouverte au flanc d’Adam survit au sacrifice !
Salut toujours offert et toujours dédaigné !

Seigneur ! par le gibet où ma vie a saigné,
O Père ! accepte enfin pour le rachat du monde
Ta filiale Hostie et le sang qui l’inonde,
Et dans l’asile heureux de l’infaillible port
Reçois l’homme sauvé par la croix et la mort !