Page:Guerne - Les Siècles morts, III, 1897.djvu/154

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Ainsi, Nymphodora ! rejaillit, flambe et brûle
Le feu sombre des jours mauvais que tu connus ;
Et son reflet impie embrase ta cellule.

Vois : avec les démons tes dieux sont revenus.
Ils t’appellent. Regarde ! Adonis ressuscite,
Astarté Syrienne étale ses seins nus.

L’ancienne volupté gronde et te sollicite
Et, comme un arbre mort qu’entraîne un flot fangeux,
Tu roules du sommet dans l’abîme illicite.

Sous le voile grossier crispant tes bras neigeux,
Tu rejettes au loin la corde et le cilice ;
Jésus meurt de nouveau dans ton cœur orageux.

Et le Diable déjà prépare ton supplice.


II

Telle la nuit mauvaise aux souilles enfiévrés
De la femme inquiète avait souillé les rêves.
Et le jour blêmissait aux cieux désespérés.

Et le soleil plus haut faisait les ombres brèves,
Et les dunes de sable, au mouvant horizon,
Semblaient des flots épais repoussés par les grèv