Page:Guerne - Les Siècles morts, III, 1897.djvu/166

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Et la voix se taisait comme se tait la foudre,
Tandis que, prosternés d’effroi, souillés de poudre,
Les Évêques jetaient la crosse et les bandeaux,
Les soldats leur butin et les Rois leur couronne,
Et, comme un holocauste, au pied de la colonne,
Dans un brasier subit brûlaient leurs vils fardeaux.

Et les bras étendus, sur le faîte sublime,
Tel qu’un pâtre isolé du haut d’une âpre cime,
L’ascète à l’horizon suit d’un regard voilé
L’innombrable troupeau qui serpente et s’allonge
Et dans les sables roux, vers la nuit et le songe,
Disparaît éperdu, stérile et désolé.