Page:Guerne - Les Siècles morts, III, 1897.djvu/167

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Glissant des monts prochains, l’aube blanchit à peine
Les toits du monastère, assoupi dans la plaine.
La cité sainte est close, obscure, et la croix d’or
Sur le portail massif ne reluit pas encor,
Que déjà du matin la cloche avant-courrière
Sème dans l’air pieux l’appel de la prière.
Et soudain, réveillant de leurs pas réguliers
L’ombre et la solitude austère, par milliers,
Tels qu’un troupeau muet viennent les cénobites.
Pleine de feux épars et de clartés subites,
Dans le cercle embrasé de cent lampes, qui font
Comme un chemin astral du parvis jusqu’au fond,
L’église s’ouvre. En blocs de pierre grise, énorme,
Rectangulaire, elle a la gigantesque forme
D’une très-glorieuse et vénérable croix.
L’éclat du pavement réfléchit les parois