Page:Guerne - Les Siècles morts, III, 1897.djvu/86

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S’échappe, où Ton entend se heurter par moment,
Comme une oraison vague, obscure, évocatoire,
L’écho lointain des mots doxologiques : Gloire
Au Père par le Fils dans l’Esprit Saint !


V. LES MARTYRS

                                                         Les cieux
Indifférents, sereins, restaient silencieux.
L’astre mourait ; sa flamme oblique et vespérale,
D’un reflet d’incendie ensanglantant la salle,
Baignait le Basileus d’une ardente vapeur.
L’impérial témoin est-il sourd ? A-t-il peur,
Puisque, stérile et vain, le vent théologique
A rugi sans troubler sa majesté tragique ?
Comme un rempart croulant, du côté du péché
Sous le choc de l’enfer le Synode a penché ;
Christ est vaincu, Satan joyeux, Arius libre.
Et dans les âpres cœurs la haine hurle et vibre :
Chaque prunelle fauve allume un double éclair ;
De furibondes voix vont se croisant dans l’air
Et, dans un tourbillon d’imprécations louches,
Le Symbole arien s’envole sur les bouches.

Alors, — en bondissant des sommets orageux,