Page:Guesde - En Garde !, 1911.djvu/171

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le devoir de faire la brèche et de mettre garnison socialiste dans la forteresse capitaliste ! » (Vifs applaudissements.) Mais là où on ne pénètre pas par la volonté ouvrière, là où on ne pénètre pas par la force socialiste, là où on ne pénètre que par le consentement, sur l’invitation, et par conséquent dans l’intérêt, de la classe capitaliste, le socialisme ne saurait entrer. (Nouveaux et vifs applaudissements sur un certain nombre de bancs.) Il avait ainsi tracé la frontière que l’on ne franchit pas, entre la partie des pouvoirs publics que le prolétariat organisé doit conquérir en période même bourgeoise, et la partie des pouvoirs publics qu’il ne peut emporter qu’en période révolutionnaire, à coups de fusil ! (Applaudissements prolongés sur les mêmes bancs.)

Si j’ai demandé la parole, c’est quand Viviani a essayé d’enfermer le Parti socialiste dans le dilemme suivant : ou pas d’action politique, ou la participation ministérielle. Alors, j’ai protesté, non pas seulement au nom de notre Parti ouvrier, non pas seulement au nom de nos amis du Parti socialiste révolutionnaire, mais pour nous tous, camarades, aussi bien de la Fédération des travailleurs socialistes de France que du Parti ouvrier socialiste révolutionnaire. Par-dessus nos trop longues luttes et les animosités qui ont pu survivre aux efforts dépensés les uns contre les autres, je me reportais par la pensée à vingt années en arrière, lorsque nous étions unanimes à pousser les travailleurs à s’organiser en parti