Page:Guesde - En Garde !, 1911.djvu/172

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de classe, en leur disant : « Quittez les états-majors bourgeois, qui vous ont divisés jusqu’à ce jour ; ne vous préoccupez ni de leurs couleurs politiques, ni de leurs divergences métaphysiques ou religieuses ; victimes de la société d’aujourd’hui, ce n’est que sur vous-mêmes que vous pouvez compter pour en finir avec le vieux monde d’exploitation ; formez-vous sur votre terrain de classe, en parti politique distinct, et affirmez-vous contre la bourgeoisie oisive, comme classe représentant tout le travail et voulant demain constituer toute la société. »

Si, lorsque nous tenions les uns et les autres un pareil langage, quelqu’un était venu nous dire : « Cette séparation nécessaire des classes que vous prêchez au prolétariat, ce parti nouveau, cette politique nouvelle, à laquelle vous l’appelez au risque de son travail, de son pain, du pain de la femme et des enfants, tout cela aboutira nécessairement — Viviani a dit : « naturellement » — à un portefeuille décerné à un des nôtres dans un gouvernement bourgeois », vous vous seriez tous levés comme un seul homme pour crier à la calomnie, (Vifs applaudissements sur un grand nombre de bancs. — Protestations sur d’autres.) pour crier à l’insulte et pour affirmer que jamais parmi nous ne se rencontrerait un homme capable de confondre la lutte de classe avec la chasse au portefeuille. (Applaudissements et bruit.)

J’ai donc protesté en votre nom à tous, cama-