Page:Guesde - En Garde !, 1911.djvu/183

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place à côté de ses Favre et de ses Picard à un homme que je n’ai pas besoin de vous désigner autrement (Bruit.) et dont vous savez le rôle. Trochu ne s’est pas gêné pour le dire tout haut : c’est que mieux valait l’avoir dedans que dehors. On ne fait aujourd’hui que continuer ce système des otages. Lorsqu’un Waldeck-Rousseau, il y a quelques mois, a pris pour collaborateur un des hommes qu’aux dernières élections générales il combattait à outrance, qu’il dénonçait d’un bout de la France à l’autre comme un véritable péril public, lorsqu’il a fait asseoir à ses côtés un socialiste, voire un collectiviste, il n’a eu, lui aussi, qu’un but : c’est de paralyser l’action socialiste, c’est d’empêcher les travailleurs organisés et les socialistes révolutionnaires de tirer sur lui, Waldeck-Rousseau, de peur de blesser qui ? le socialiste Millerand !… (Applaudissements et violente rumeur.) — Les termes que j’emploie ne sont offensants pour personne, je m’efforce, comme je m’y étais engagé, de laisser de côté les passions, pour ne parler qu’aux cerveaux. (Très bien ! — Mouvement.) Je peux me tromper, comme tout le monde, mais quand je vous dis ce que je pense profondément, laissez-moi aller jusqu’au bout. (Bruits divers. Oui ! Oui ! )

L’analyse que j’ai commencée devant vous — et remarquez, camarades, que je n’ai pas abusé de la tribune du Congrès, — c’est la première fois que j’y monte depuis trois jours — tendait tout d’abord à établir que l’introduction d’un socia-