Page:Guettée - La Papauté moderne condamnée par le pape Grégoire le Grand.djvu/21

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reux apôtre Pierre ; qu’elle se rappelle cette parole de la Vérité : Celui qui est en vous est plus grand que celui qui est dans le monde. Agissez donc en toutes choses avec une autorité supérieure : car lorsqu’ils ne peuvent pas nous défendre contre le glaive des ennemis ; lorsque, pour l’amour de la république, nous avons perdu notre argent, notre or, nos biens, nos vêtements, il serait par trop ignominieux si, par eux (les Grecs), nous perdions la foi ; car adhérer à ce titre coupable, ce n’est rien moins que perdre la foi. C’est pourquoi, comme je le lui ai écrit précédemment, ne conserve pas de relations avec lui. »

Ainsi, selon le pape saint Grégoire le Grand, c’est perdre la foi que d’adhérer à un titre que les ultramontains prétendent appartenir au pape de droit divin, et qui est la base de toutes les prétentions ambitieuses qu’ils considèrent comme autant de droits de la papauté.

En sa qualité de premier évêque de l’Église, saint Grégoire devait prendre l’initiative de l’opposition à ce titre ambitieux ; mais nous avons déjà vu, et nous verrons encore que ce n’était pas sa cause qu’il défendait en attaquant Jean de Constantinople, mais celle de l’épiscopat tout entier, celle de l’Église.

Jean de Constantinople ayant eu recours à l’empereur pour faire autoriser son titre d’universel, saint Grégoire écrivit la lettre suivante à ce prince[1] :



V



« Grégoire à Maurice-Auguste.


» Notre très pieux seigneur établi par Dieu, au milieu de ses autres augustes fonctions, veille avec un soin particulier à conserver la charité sacerdotale, considérant, avec piété

  1. Lettres de saint Grégoire, liv. V ; lettre 20e (édit. bénéd.).