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les pierres et les fleurons, et qu’il fend jusqu’au tiers de sa hauteur.

Thibaut tomba de cheval et Guillaume l’eût fait prisonnier, lorsque surviennent mille païens malotrus qui fournissent un destrier à leur chef ; il monte en selle et reprend sa fuite vers la mer, accompagné de six cents païens.

Guillaume, chagrin de ne pas avoir tué son ennemi, pique Baucent à la longue haleine ; il le rejoint sur le versant d’une colline et lui crie de se retourner vers lui.




XI.


Aymeric prisonnier.


Le combat aurait certainement recommencé, lorsque survint Aymeric de Narbonne. Quand Thibaut le vit, il eut peur et se mit à fuir de plus belle vers la mer. Il ne se serait pas arrêté pour tout l’or du monde, et avec lui fuient tous ceux qui l’accompagnaient.

Aymeric retient son fils et lui dit :

— Mon enfant, tu es trop hardi à courir seul après tant de Sarrasins. Qui est donc celui qui s’enfuit sur ce cheval arabe ?

— Au nom de Dieu, monseigneur, c’est Thibaut l’Arabe, et avec lui Bauduc et Haquin et Aarofle. Je les ai mis en fuite et vous ne les verrez plus revenir. Courrons après eux et tâchons de les prendre. Si nous pouvions nous rendre maîtres de Thibaut, il me semble que nous aurions fait un beau coup.