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car par l’apôtre Saint-Pierre, aussitôt que j’aurai accompli mon pélerinage, mandez-moi par une lettre scellée, ou par un messager à qui vous pouvez vous fier, et pour homme qui vive, je ne laisserai pas de vous secourir avec tout mon lignage.

Le comte se sépara de lui ; il passa à grand’ peine les Alpes et, sans s’arrêter, alla droit à Rome.




II


Les Sarrasins devant Rome.


Le noble et brave chevalier se mit en route, accompagné de Guibelin et du renommé Bertrand. Sous leurs chapes ils avaient ceint leurs épées, tandis que leurs bonnes cottes de mailles et leurs heaumes dorés étaient chargés sur des chevaux de somme. Leurs écuyers avaient peine à porter leurs écus et leurs lances.

Nous ne parlerons pas de leur voyage. Ils passèrent à grand’ peine les Alpes et ne s’arrêtèrent qu’à Rome. Les écuyers leur trouvèrent un hôtel dans lequel ils furent fort bien reçus. Le comte et les siens, fatigués du voyage, se couchèrent aussitôt après souper. Cette nuit même le comte Guillaume eut un songe effrayant. Il vit un tourbillon de flammes, s’avançant du côté de l’Orient, mettre Rome de tous côtés en feu. Un grand chien se détacha d’une immense meute et s’élança sur lui à toutes jambes. Guillaume tout effrayé grimpa sur un arbre ; mais l’animal, d’un grand coup de patte, le jeta à terre. Le comte s’éveilla et se recommanda à Dieu.