Page:Guillerm, Recueil de chants populaires bretons du pays de Cornouaille, 1905.djvu/6

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Y a-t-il à s’étonner dès lors que nous nous servions dans notre art musical des mesures de la musique moderne, et en plus des mesures à cinq et sept temps ?

La mesure à cinq temps est même très fréquente chez nous. On s’en rendra compte par la suite.

Notre but n’est pas de donner ici la synthèse d’un cours de musique bretonne. Nous jetons à bâtons rompus quelques idées sur le papier, renvoyant au Clocher breton pour plus amples développements. Il est bon cependant que nous nous expliquions au sujet d’une assertion qui fait le tour… des salons. (Le peuple se soucie fort peu en quel mode chante le voisin). Or, pour être poli, il faut en compagnie affirmer que le charme de la musique bretonne a son principal facteur dans le mode… mineur.

D’accord. Mais de quel mineur, s’il vous plaît ? Eh bien ! il y a tantôt deux ans que nous nous occupons de Folk-lore, et nous n’avons pas encore trouvé trace du mode mineur moderne. Nous ne prétendons point qu’il n’existe pas. En tout cas, il est rare.

Les modes mineurs anciens, oui, sont mis largement à contribution. Ainsi, on trouvera dans ce recueil le premier ton du plain-chant sans si  : le premier ton avec si . Ce dernier se confond avec l’hypodorien ancien qui n’est autre que la gamme mineure sans la