Page:Guillerm, Recueil de chants populaires bretons du pays de Cornouaille, 1905.djvu/5

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aïeux pour savourer toutes les délicatesses du langage mélodique. l’accent tonique breton est, en effet, un puissant facteur d’expression mélodique. Notre poésie n’a cure de la poétique des nations latines ; si elle se rencontre sur le même terrain que ses voisines, elle a des rythmes qui sont qualifiés d’originaux et qui lui sont propres.

Dans les chants vraiment populaires, l’accent tonique breton correspond toujours avec l’accent musical, ou plutôt, il règle l’accent musical. Ceci nous procure des éléments rythmiques différents dans la même mélodie ou produit des rythmes qui seuls sont usités dans la musique savante. Mais il y a aussi le nombre de syllabes dans les vers qui vient enrichir l’élément rythmique de la mélodie bretonne.

Prenons la petite grammaire bretonne d’Ernault. Au chapitre de la versification nous trouvons des vers de 2, 4, 6, 7, 8, 9 syllabes. — A partir de 10 syllabes jusqu’à 17, un élément nouveau entre en ligne de compte, c’est la césure. Voici ce que dit M. Ernault :

Le vers de 10 syllabes = 4 + 6 ou 5 + 5
celui de 12 — = 6 + 6
celui de 13 — = 7 + 6, quelquefois 6 + 7
celui de 15 — = 8 + 7
et celui de 17 — = 8 + 9.