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Page:Guimet - Promenades japonaises, 1880.djvu/165

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Les voyageurs furent cordialement reçus par les vieillards et installés dans la maison même, ce qui fit la joie de tout le monde.

Ici se présente une suite de ces incidents qui font le charme des romans.

Obana, qui connaît la vie, propose à son ami d’en finir par une solution convenable.

La solution convenable révolte Korétoki, qui n’ose s’allier à une grande dame.

La mère de Korétoki veut lui faire épouser Mmégaé.

Korétoki, singulier amoureux, gagne du temps.

La mère meurt.

Le père s’en va en pèlerinage à Kioto pour prier le dieu Quanon, de là-bas, de veiller au repos de l’âme de sa femme.

Là, il apprend tout, en écoutant la conversation d’un marchand de poissons qui raconte la mort de Sonoïké, le malheureux père de Mmégaé, tué par le chagrin.

Il revient dans sa maison, à Yeddo, et, au moment où tout le monde se réunit en ordre dans le salon pour le recevoir, il s’asseoit au fond de la salle, et, prenant un visage terrible :

— Korétoki, souvenez-vous de tout ce que vous avez fait à Kioto ! Vous avez séduit la fille de votre maître ! Savez-vous combien vous avez compromis l’honneur de votre seigneur ainsi que mon propre honneur ?… Savez-vous que Sonoïké est mort de douleur et de honte ?… Pour votre seigneur, vous êtes un traître, pour vos parents un ingrat… Et vous avez osé revenir dans votre pays et souiller, par votre inconduite, le toit paternel ! Vous allez immédiatement quitter la maison.

En entendant la formule du kandoo (malédiction), Mmégaé se prosterna sur la natte et fit éclater ses sanglots.