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Page:Guimet - Promenades japonaises, 1880.djvu/191

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mais aussi chez les plus pauvres ; djinrikis et grands seigneurs sont frères par la beauté. Dans les villages des montagnes, le profil devient caucasien, la peau blanche et la joue rose.

Donc, c’est entendu. Nous trouvons là la race des dieux du Japon née sur le sol comme le veut la légende, ou venue de fort loin comme c’est probable. Dans tous les cas, le type le plus répandu, mais panaché, croisé, compliqué par le Chinois et le Coréen.

Cette race habite, sous un climat doux et chaud, rafraîchi par les brises de mer, un archipel enchanté, où les montagnes vertes se mirent dans les golfes bleus. Partout les arbres géants alternent avec les bosquets fleuris, constellés de camellias ; sur les versants rapides, les azalées roses ou blanches étalent leurs plaques lumineuses ; çà et là, le polonia étage ses plumets de fleurs d’un bleu pâle. À l’automne, les chrysanthèmes monstrueux ressemblent à des soleils perdus dans la verdure ; dans les vallons humides, les bambous vigoureux dressent leurs tiges luisantes vernissées de noir et de vert ; les bambous, la vie du Japon qui y trouve ses maisons, ses meubles, ses ustensiles, les bambous, dont le feuillage léger et fin est un symbole de bonheur.