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Page:Guimet - Promenades japonaises, 1880.djvu/237

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bien organisé au Japon qu’on ne se donne plus la peine de pêcher dans les fleuves, et, pour le moment, la marée n’est pas arrivée.

Sans s’ouvrir le ventre comme Vatel, ce qui, du reste, serait conforme aux idées japonaises, les cuisinières entreprennent une chasse aux poulets dont l’issue me paraît douteuse.

Une servante, installée sur le perron d’une petite chapelle shintoïste, lave le riz des djinrikis. Voilà le picotin de nos coursiers assuré. Mais nous ? Il serait peut-être prudent d’avoir recours à nos provisions.

En attendant qu’on nous ait confectionné un lunch quelconque, promenons-nous et observons. C’est notre rôle de voyageur.

Visite à la cuisine. Tout est propre et engageant, mais cette multitude de fioles et de petits vases aux formes singulières, aux couleurs insolites, désigne plus une pharmacie qu’une cuisine. La dignité du maître-queux dosant les rations rappelle plus un docteur qu’un marmiton.

Ah, mon Dieu ! J’ai cru voir un homme qu’on venait de rouer de coups ; des plaques rouges, des zones bleues, on dirait un dos maculé de